Markind Fomalhaut Eaux troubles – Chapitre 1 – Écume

Markind Fomalhaut Eaux troubles Chapitre 1

Bienvenue à vous, ci-dessous, le début du premier chapitre du roman de science-fiction Markind Fomalhaut Eaux troubles. 

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Bonne lecture.

L’auteur, Philippe Ruaudel

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Chapitre 1 - Écume

La tempête était passée. Les vagues avaient perdu de leur hauteur. Le bleu électrique du ciel dominait de nouveau l’horizon. Le rugissement du vent s’était tu. Pourtant, une masse blanchâtre flottait à la surface, légèrement chahutée par la houle. Cassant la monotonie de flots redevenus calmes, elle n’avait rien de naturel. D’ailleurs, les espèces animales qui daignaient s’en approcher ne savaient que faire d’un tel intrus dans leur quotidien. La forme était singulière, s’ils avaient eu quelques autres références dans leur amas cérébral, ils auraient pu la juger humanoïde. Un mouvement répété l’agitait. Les jambes et les bras bougeaient régulièrement en suivant les perturbations de l’immense étendue d’eau. 

Un animal, un peu plus curieux que les autres, s’approcha en effectuant des cercles concentriques. Il alternait entre approche et observation minutieuse. C’était la première fois qu’il observait de si près une espèce qui n’avait rien en commun avec lui. 

Quand le corps émergea, semblant reprendre vie d’un seul coup en sortant la tête de l’eau, le petit curieux utilisa une technique de protection universelle et ayant prouvé son efficacité dans le monde du vivant : la fuite. La masse blanche montrait enfin son visage. La jeune femme à la peau terne, lisse et ruisselante regardait en haletant autour d’elle, à la recherche d’un hypothétique refuge, ou d’un objet flottant lui permettant de retrouver un semblant de stabilité, un peu de répit. 

Elle agissait par réflexe, effectuant des gestes amples et démontrant une aisance toute particulière dans la nage. Elle tourna sur elle-même à plusieurs reprises, cherchant une issue. Son regard s’arrêta sur un point qui avait disparu, recouvert par une vague. Elle resta dans cette position, attendant d’apercevoir une nouvelle fois le salut. Elle sentit son corps emporté par la houle et le point sombre réapparut. Il semblait se situer loin, mais c’était le seul but qui lui était offert. Rassemblant ses forces, elle commença à nager dans cette direction. Comme si son corps lui en avait intimé l’ordre, elle plongea. Ce qu’elle observa était magique. Sa vue offrait une capacité étonnante : elle pouvait voir parfaitement à travers les eaux cristallines de l’océan. Ses yeux s’adaptaient, lui dévoilant une faune majestueuse. Les animaux, transparents pour la plupart, ondulaient lentement. Certains ressemblaient à des méduses, d’autres à de longues et fines toiles étirées sur plusieurs mètres. Plus au loin, son regard fut happé par une immense structure sombre, coupant net les rayons lumineux qui plongeaient dessus. Elle eut la confirmation que le point lointain aperçu à la surface cachait quelque chose de bien plus étendu. 

Le fait de se retrouver perdue et seule au milieu de cet environnement immense l’angoissait. Malgré le péril qu’elle courait, la jeune femme progressait aisément. Elle ne craignait pas l’eau. Cependant, la fatigue commençait à se faire sentir. Ses durées d’immersion se raccourcissaient, mais elle tenait bon. La masse sombre emplissait de plus en plus d’espace. Ses efforts payaient. L’approche la motivait. Son corps, fin et long, était clairement taillé pour la nage. Ses gants palmés aux longs doigts pénétraient l’eau et permettaient une progression efficace. Ses longues jambes fuselées et musclées la propulsaient vers son potentiel havre. 

Durant les phases de plongée, elle pouvait observer une vie foisonnante autour d’elle. La plupart des êtres ressemblaient à de longs fils transparents ondulant au gré du courant, d’autres, plus ramassés, avançaient par à-coups. La visibilité était excellente. La lumière filtrait à travers l’eau en donnant des reflets miroitants même aux animaux les plus ternes. La faune était totalement indifférente et vaquait à ses occupations : se nourrir ou fuir. En plongée, elle se sentait totalement dans son élément, beaucoup plus à l’aise qu’en surface. 

Peu à peu, des courants différents entraient en jeu. Sa nage se complexifiait. Pour compenser, son esprit était focalisé sur le frêle rivage qui commençait à se dessiner de plus en plus distinctement. Elle arrêta un instant son effort pour découvrir un peu plus la nature de la masse sombre. Cela ressemblait à un immense amas de tout et de rien, qui flottait de façon compacte à la surface. Il semblait s’étendre bien plus loin qu’elle ne le pensait. Il faudrait encore un long effort pour toucher à son but. Reprenant courage, elle plongea de nouveau. Sa peur semblait se tarir à mesure qu’elle avançait, s’effaçant peu à peu devant un espoir émergeant.

Comme pour chaque début de ses journées, Santo préparait son matériel après avoir avalé un morceau de kalgui, une barre à base d’algues protéiniques compressées. Elle lui assurerait de tenir jusqu’au prochain en-cas. Dès son réveil, il avait constaté avec plaisir sur un pupitre de contrôle que la tempête était enfin terminée. Il le savait : elle était aussi le signe d’une belle récolte à venir. 

Ses sacs en tissu résistant vides, positionnés en bandoulière, et sa gaffe à la main, il sortit de sa petite habitation. Elle était composée d’un amoncellement de bric et de broc mais qui, par ses soins, affichait un certain style se démarquant des autres. Il n’en était pas peu fier. Ce n’était en rien un glaneur de seconde zone. Bien que jeune, il avait un œil aiguisé et un flair étonnant pour dénicher les plus belles trouvailles. 

Dans la petite ruelle, la vie de la petite communauté battait déjà son plein avec une légère clameur teintée de rires d’enfants, de voix fortes et des bruits des roulements des petits chariots de transport. Il ajusta son habit et son bonnet épousant parfaitement son crâne lisse. Il salua de la main quelques connaissances et avança d’un bon pas en direction de la sortie de la bulle de vie, vers l’océan et ses trésors cachés. 

Si l’intérieur de cet espace de vie pouvait refléter un quotidien précaire, la bulle de vie, elle, démontrait une maîtrise technologique incroyable. Située à faible profondeur, cette immense structure sphérique permettait à cette population humaine de vivre en sécurité, immergée, pour éviter les assauts fréquents et terribles des tempêtes qui parcouraient l’immense et unique océan de Fomalhaut-Ae, quatrième planète du système trinaire Fomalhaut. 

Bien des siècles auparavant, dès l’arrivée du Markind Fomalhaut dans ce système stellaire, les premiers colons et membres d’équipage avaient dû se réinventer à l’approche de leur but ultime. La colonisation d’une lune de la planète géante Fomalhaut-b, nommée Dagon dans l’ancienne nomenclature humaine, avait poussé les humains dans leurs derniers retranchements, les obligeant à vivre dans l’océan situé sous la fine croûte du satellite naturel. Puis la découverte de deux planètes océans, blotties dans les disques d’accrétion de ce tout jeune système stellaire, avait rebattu les cartes. La colonisation réussie de Fomalhaut-Ad, devenue Vertis, et la découverte de Fomalhaut-Ae avait redonné un horizon plus clément aux humains. 

 

Santo prépara sa sortie dans un des grands sas situés à la périphérie de la bulle de vie. Il s’équipa de son masque de respiration aquatique transparent et de ses lunettes de protection. Il fut rejoint par deux autres jeunes humains, Abi et Flat. La jeune femme fit signe à Santo qui lui répondit aussitôt. Flat semblait traîner derrière elle. 

« Mon vieux, t’en fais une tête ! lui lança Santo. 

— C’est que j’ai passé une nuit mouvementée. 

— Tu n’as qu’à ne pas passer ton temps dans ce bouge, à t’encanailler, lui rétorqua Abi. 

— T’es pas ma mère. 

— Ah ça ! C’est sûr ! Ça ne se passerait pas pareil. 

— Vous n’avez pas un peu fini, vous deux ? Pensez plutôt à tout ce qu’on va récolter aujourd’hui. C’était une vraie tempête à trouvailles ! », conclut Santo, tout sourire, en tendant deux masques dans une main et deux paires de lunettes dans l’autre. 

Sur ces mots, Abi et Flat s’équipèrent rapidement, les yeux pétillants à l’idée de dégoter quelques trésors. 

 

Ensemble, ils passèrent les premiers sas étanches, avant de se retrouver dans un des puits d’accès rempli d’eau conduisant à la surface. La montée ne prit que quelques minutes. Santo attrapa de la main les barreaux de l’échelle, et de l’autre, commença à déverrouiller l’écoutille. Il donna une poussée qui se révéla infructueuse. Flat comprit aussitôt et se retourna. La tête en bas, il fit un signe rapide à son compagnon, l’invitant à s’écarter. Sous le coup puissant de ses deux jambes, la porte s’inclina. Quelques débris plongèrent autour d’eux. Abi en attrapa un à la volée, puis le relâcha, voyant qu’il ne relevait d’aucune utilité. 

Les trois jeunes vérifièrent autour d’eux les conséquences de la tempête. Aux alentours, le paysage avait changé, les collines de la veille avaient disparu pour laisser la place à d’autres, plus loin. Le sol, composé des restes et déchets provenant de l’activité sous-marine humaine, avait formé au fil des décennies une immense zone qui s’étendait sur des kilomètres, formant la face émergée de la déchèterie. 

Comme à chaque fois, la surface était en grande partie remodelée par les puissantes tempêtes. Il fallait redoubler de vigilance face aux différents pièges qui pouvaient survenir sur leur chemin. Surtout en périphérie, les plaques, les tuyaux et les câbles se montraient moins solidaires. Plus on approchait du rivage de l’île synthétique, plus le danger augmentait. 

« Pffiou ! Elle n’y est pas allée de main morte celle-là, fit remarquer Flat. 

— Impressionnant. Regardez là-bas, dit Abi en indiquant un amas au loin. On a bien fait de s’en occuper, il y a deux jours. Il est sur le point de sombrer. 

— Oui, on a bien fait de t’écouter. Je vais jeter un coup de lunettes à l’ouest, la tempête venait de par-là, déclara Santo. 

Tout en appuyant sur le bord de ses optiques, Santo se dressa sur la pointe des pieds pour maximiser son champ de vision. 

— Alors ? demanda Flat. 

— Attends trente secondes, je viens à peine de commencer. 

— Ah. 

— Quoi ? s’impatienta Flat 

— Aaaah. 

— Arrête ! Tu nous fais le coup à chaque fois Santo, intervint Abi en lui tapant sur l’épaule, ce qui eut pour effet de déstabiliser le jeune homme. 

— Attendez ! Là-bas ! Un peu plus au sud. 

Devant le ton un poil plus sérieux de leur compagnon, Abi et Flat l’imitèrent. 

— On dirait le flanc d’un véhicule… commença Flat. 

— C’est Poisseux ! confirma Santo. 

— … et pas des plus courants, ajouta Abi. 

— Quand je vous disais que cette tempête annonçait de belles trouvailles. Ça commence plutôt pas mal, non ? » annonça joyeusement Santo.

Les trois jeunes humains progressèrent avec beaucoup de difficultés. Se rapprocher du rivage augmentait significativement les pièges. Mais les promesses qui résidaient dans le véhicule aperçu auparavant justifiaient cette prise de risque. Leur jeunesse et leur soif de découvertes semblaient leur donner des ailes. D’ailleurs, Santo redoublait de dextérité, impressionnant, comme toujours. Abi et Flat tentaient de le suivre sans trop s’écarter de son chemin. Parfois, le petit groupe stoppait son avancée pour répertorier quelques matériels ou objets intéressants. Cependant, ils préféraient les laisser sur place, quitte à les récupérer au retour. 

Flat, moins agile et plus lourd, donna quelques sueurs froides à ses compagnons. Malgré tout, à force de ténacité et d’entraide, ils atteignirent leur but. Santo se précipita, excité comme jamais. 

« Regardez-moi ça ! Une navette des Bas-Niveaux ! s’exclama le jeune homme, posant devant le véhicule, le poing gauche plaqué sur sa hanche et tenant sa gaffe toute droite. 

Abi, plus prudente, prit le temps d’observer les alentours. 

— La porte principale d’accès est grande ouverte. La navette est totalement submergée. Je suis étonnée qu’elle soit là, observa la jeune femme. 

— Je vais faire un tour dedans, annonça Santo en replaçant correctement le masque sur son visage. 

— Attends. Faisons le tour avant, proposa Abi, l’arrêtant d’un geste de la main. 

— Les ballasts sont pleins. C’est étonnant qu’elle soit remontée, indiqua Flat en se relevant après avoir observé le flanc de l’engin. 

— Une poche d’air peut-être ? Il y a peut-être quelqu’un dedans, déclara Santo. J’y vais, annonça-t-il. 

Abi sentit qu’elle ne pourrait pas le retenir plus longuement. 

— Fais attention. Ne reste pas trop longtemps. Je n’aime pas trop ça. Ce n’est pas un déchet habituel. » 

Santo n’attendit pas un instant de plus, posa sa gaffe, ajusta son masque et entra dans l’eau. Il attrapa de la main le bord de l’accès à la navette et activa ses systèmes d’éclairage. Les conditions visuelles étaient idéales, l’eau présentait une transparence cristalline. 

Le premier endroit où il se trouvait correspondait au sas d’entrée. Tous les accès étaient déverrouillés, chose totalement inhabituelle. Au passage, il récupéra quelques précieux et récents matériels pour faciliter l’évolution en milieu aquatique. Devant tant d’objets récents, ses mains étaient tremblantes d’excitation. C’était littéralement une caverne remplie de trésors dernier cri. Il chargeait ses besaces, puis reprit son exploration. Il passa un second sas dont certains trésors se retrouvèrent aussitôt dans ses grands sacs. Il n’en revenait pas. Une grande salle s’ouvrait à lui, munie de nombreux pupitres. Tout semblait mort. Il sentait la tension monter. S’il devait exister une poche d’air suffisante à faire flotter la navette, cet endroit était idéal. Mais cette partie était aussi submergée. Il avait déjà passé assez de temps sans donner de nouvelles pour que ses compagnons commencent à s’inquiéter. Il restait beaucoup de choses à vérifier, à fouiller et à récolter. Ses besaces de glaneurs ne suffiraient pas, celles de ses compagnons non plus. Il était à la croisée des chemins, en dessous de lui se trouvait la soute et ses trésors, et au-dessus, le poste de pilotage. Il fit son choix. 

 

Elle avait réussi un exploit qu’aucun Terrien n’aurait pu accomplir. Elle avait alterné les phases de plongée de plusieurs minutes. Puis se laissant dériver, elle suivait le courant lui étant parfois favorable en surface. Elle écoutait son instinct. Son corps avait été modelé dans ce but. L’humaniformation avait joué à plein régime. Là où une part de l’humanité avait, pour l’instant, échoué à transformer les astres à l’image de leur berceau la Terre, d’autres humains avaient fait le pari de s’adapter physiquement et psychologiquement à leurs nouveaux environnements. Elle en était le fruit. 

Cependant, la fatigue s’accentuait dangereusement. Ses muscles commençaient à ne plus totalement lui obéir. La hantise de crampes douloureuses surgissait dans son esprit. Heureusement pour elle, le but était désormais à sa portée. Elle regroupa ses dernières forces pour allonger sa nage sous-marine. Elle sentit une aide extérieure, le courant la portait toujours un peu plus. 

 

Abi et Flat avaient dépassé le stade de l’impatience pour franchir celui de l’inquiétude. Soudain la tête de Santo fit son apparition dans la porte d’accès de la navette. 

« T’en as mis du temps ! lança Abi. 

Le jeune homme ruisselant, d’un geste bref, s’assit sur le bord d’une plaque. 

— C’est qu’il y a tant de trucs super à récupérer. Regardez ça, jeta Santo en ouvrant avec précaution une de ses besaces. 

— Wouahoh ! Des compenseurs Poisseux ! cria Flat. 

— Et ça, ce n’est rien comparé à ce qui nous attend dans la soute… Abi… 

Mais Abi était comme hypnotisée, elle semblait scruter l’horizon. Elle appuya sur ses lunettes pour stabiliser sa vision. 

— Il y a quelqu’un là-bas, indiqua-t-elle. 

Santo sortit totalement de l’eau, se redressant d’un bond, et imita la jeune femme. Flat mit quelques secondes à faire de même, encore retourné par les trouvailles de son ami. 

— On dirait un Poisseux… Il y avait des corps dans la navette ? demanda la jeune femme. 

— Non. Aucun. J’ai vérifié la cabine de pilotage avant de venir vous chercher pour fouiller la soute. 

— On devrait partir. Si on nous trouve à fouiner dans les affaires de Poisseux, ça risque de chauffer pour nous et pour la bulle, proposa Flat, stressé. 

— Il semble en difficulté. Le courant l’emmène vers le tourbillon un peu plus loin. Une fois dedans, c’est foutu, continua Abi, absorbée par son observation. 

— On devrait pas. Son pimplant va nous marquer. Partons, insista leur ami. 

— Fais ce que tu veux, Flat. Moi, je ne laisse plus personne partir dans un tourbillon, lança Abi dont le regard démontrait une volonté indéniable. 

— On y va. On ne sera pas trop de trois », invita Santo. 

Flat ne répondit que par une suite de borborygmes incompréhensibles. Il n’y avait rien à ajouter, surtout après la sortie d’Abi. Santo fixa fermement ses besaces pleines de trésors et emboîta le pas à la jeune femme. 

 

La nage devenait complexe. Le courant salvateur changeait peu à peu de visage. Elle compensait comme elle pouvait, mais la surprise était totale. En addition, un léger courant venu de sa gauche l’avait happée. En l’espace de quelques secondes, ce fut comme si de nombreuses mains l’agrippaient, forçant ses membres à redoubler d’efforts pour s’en soustraire. Malheureusement, l’énergie qu’elle avait su garder ne suffisait plus. Désespérément, elle tentait de plonger pour gagner en profondeur un mouvement d’eau plus calme. C’était peine perdue. La fatigue l’inondait et elle se sentait sombrer dans le désespoir. Puis, l’impossible, l’impensable se produisit. Lors de sa dernière remontée, une petite bouée vint éclabousser son visage. Elle était proche du rivage, mais encore trop loin pour expliquer la présence inattendue de l’objet. Instinctivement, elle attrapa la poignée de la chose flottante. Désormais, le bas de son corps ne luttait plus et se laissait emporter vers le courant. La bouée fila un peu puis s’arrêta. Elle y ajouta sa deuxième main pour assurer la prise. Elle sentit une tension provoquée par d’autres mains, salvatrices, lui redonner espoir. 

 

« Flat ! Bloque ! Bloque cette fichue gaffe ! hurla Santo.  

— C’est bon. Elle l’a attrapée, indiqua Abi. 

— Elle ? s’étonna Flat. 

— Oui, c’est une Poisseux. 

— Laissez couler un peu ! 

— C’est bon ! C’est bloqué ! confirma Flat. 

— Allez ! On tend ! 

— Elle s’accroche. 

— Tirez ! Ramenez… Bloquez ! Tirez ! Ramenez… Bloquez ! » scandait Abi en cadence. 

Les trois jeunes humains se tenaient comme un roc sur un rivage de déchets. Leur mouvement rythmé fut bientôt visible par la rescapée. Elle n’en croyait pas ses yeux. Leurs voix l’emplissaient de soulagement. Ses mains fermement verrouillées sur la bouée. Elle se laissait mener vers le salut. 

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